La restauration des berges de l’Huveaune sur 850 ml, dans le cadre de l’aménagement plus vaste du parc de la Confluence, en plein cœur de la ville d’Auriol dans les Bouches-du-Rhône, en est une parfaite illustration. Secrets de ces travaux d’envergure.
La Compagnie des Forestiers, spécialiste du génie écologique
Pour réaliser ces travaux particulièrement techniques, aux accès compliqués et aux contraintes nombreuses, qui de mieux que la Compagnie des Forestiers ? Basée à Lambesc (13), la Compagnie des Forestiers, qui a su rapidement s’adapter pendant la crise sanitaire, est en effet spécialisée dans les travaux de génie végétal et écologique.
Des terrassements importants
Comme nous l’explique Stanislas Michalon, responsable développement de la Compagnie des Forestiers, « pour que le fleuve puisse s’épancher de part et d’autre, d’importants terrassements ont été réalisés pour élargir le lit mineur et moyen, passant de 4 à 5 m de large à 20 à 30 m ». En tout, ce sont plusieurs milliers de m3 de terre qui ont été déplacés par l’entreprise Vinci Terrassements en charge de ce lot, à l’aide d’une pelle Volvo de 26 t et un Bull chenille Caterpillar.
Et Jean-Marc Fournier, chef de chantier pour la Compagnie des Forestiers, d’ajouter : « un couchage des berges du lit mineur initial a également été réalisé, c’est-à-dire un reprofilage pour retrouver des pentes plus douces. Ce nivellement plus fin s’est fait à l’aide de notre pelle Hitachi de 13 t, les chantiers de génie végétal nécessitant souvent l’intervention de ces engins d’envergure ».
Sécurisation des berges : des techniques multiples
Une fois les terrassements effectués, il s’agissait de sécuriser les nouvelles berges. Comment ? Grâce à différentes techniques de génie végétal :
- les fascines de saules, comme base de la tenue des berges. Elles sont composées de branches vivantes et inertes de saules, entrelacées derrière des pieux en bois battus à refus, à l’aide d’un BRH (brise roche hydraulique) fixé à une pelle de 13 t et d’une cloche de battage ;
- les couches de branches à rejet, au niveau des zones plus sensibles, comme les coudes de l’Huveaune soumis à des forces hydrologiques plus importantes. Le principe est de coucher sur les berges des branches vivantes capables de faire des rejets. Après avoir décompacté la berge, des fagots de branches sont posés puis et recouverts de terre végétale. Un géotextile est ensuite déroulé et fixé à l’aide de pieux battus, reliés entre eux par un laçage en fil de fer, puis à nouveau battus ;
- les lits de plants et plançons mis en œuvre quand les berges étaient très raides. Un coffrage est d’abord installé pour maintenir une natte coco accueillant de la terre, afin de créer un ‘boudin’ de 50 cm de diamètre. Une fois la terre apportée, la natte est repliée, ses bords sont joints grâce à des agrafes métalliques et le coffrage est enlevé. Entre chaque boudin ainsi créé et disposé en escalier, des plants de saules sont installés pour renforcer la fixation du dispositif.
La végétalisation des berges
Pour fixer la terre des berges, les abords du lit mineur et le lit moyen ont été végétalisés selon les différents gradients hydromorphiques. « Au pied des berges, nous avons planté des végétaux hélophytes : carex, joncs, iris des marais, menthes aquatiques, salicaires, massettes… Ils sont tout simplement plantés dans le substrat recouvrant le fond du lit » détaille Jean-Marc Fournier.
Pour les fascines, les couches de branches à rejet et les lits de plançons, ce sont des saules arbustifs ne mesurant pas plus de 3 à 4 m de haut qui ont été installés.
Plus loin du lit mineur, et donc rarement les pieds dans l’eau, prennent place des frênes, érables, tilleuls, micocouliers ou encore des hêtres aux endroits les plus frais. Ils ont été installés en plants forestiers, facilitant leur adaptation au milieu.
Aussi, un hydroseeding a été réalisé sur plus de 10 000 m2 : l’entreprise, qui réalise fréquemment ce type de prestations, possède le matériel spécifique (cuve de 1 000 L et lance) pour projeter de façon hydraulique un mélange de semences et de mulch.
Mais les compétences de la Compagnie des Forestiers ne s’arrêtent pas là : « une fois les travaux de stabilisation finis, nos équipes ont également installé du mobilier et de la signalisation bois le long du parcours pédagogique du parc de la Confluence, faisant de ce chantier une belle carte de visite pour l’entreprise ! » termine Stanislas Michalon. Hâte de découvrir les futurs chantiers de la Compagnie !